De cet écrivain j'ai beaucoup aimé "Les quartiers d'hiver", "Madame Arnoul","Renée Camps","Longs séjours, "Dollars de sable" et "La montagne" à la fois parce qu’ils nous racontent mais surtout par l'écriture où l'émotion est toujours a flotter à la surface de presque toutes les phrases, à cette façon de décortiquer le passé, d'une certaine manière à essayer de le faire revivre.
Cet écrivain est né à Sétif et a vécu dans la région et je crois même qu'il a dû avoir des contacts, à l'époque, avec mon grand père et la Compagnie Genevoise des colonies suisses car ses parents travaillaient dans une minoterie qui devait dépendre du blé de la Compagnie toute puissante à Sétif. Il évoque d'ailleurs Sétif et ,notamment, la Fontaine et la statue d'Ain Fouraa!
Dans ce récit il nous raconte son voyage en Algérie à Annaba, l'ancienne Bône pour un festival de cinéma et il y a , au fil des pages, de permanents aller-retour entre le passé et le présent et un bel hommage au cinéma qui m'a fait penser à bien des égards au magnifique film "Cinéma Paradisio" ici c'est le cinéma Régent, c'est l'évocation du Cours Bertagna a Annaba.
Profitant de ce festival l'auteur avait envisagé de retourner sur les lieux de son enfance à Batna et l'on verra que cela va s'avérer impossible malgré l'amitié des algériens qui étaient prêts a tout pour lui faciliter ses retrouvailles. Cela nous vaut des pages absolument bouleversantes.
Je retrouve des sensations que j'ai moi-même ressenties lors de mon voyage de retour et pendant sa préparation: au Consulat,pendant le voyage et même des expressions comme celle du sentiment de "boucler" quelque chose.
Jean Noël Pancrazi a encore réussi là à bouleverser le lecteur comme il avait réussi à le faire dans ses autres livres.On pourra écouter ,ici, quelques critiques et , surtout écouter ce long entretien avec l'auteur qui permet de mesurer sa grande humanité.
Je relis ce livre aujourd’hui 11 juin 2018 après avoir écouté l'auteur dans un exposé au Leclerc de Pau. Je me rends compte que je lis toujours trop vite la première fois et là je mesure , encore plus , l'émotion que ce livre procure. Dés le début il est émouvant et jusqu'à la fin.
J'ai relu Madame Arnoul ce livre paru en 1995 et dans lequel l'auteur évoque ses derniers mois à Batna avec la peur des attentats, les attentats, les départs de plus en plus précipités vers la metropole
et tout ce climat que j'ai connu est fort bien rendu. On retrouve dans son dernier livre les mêmes
souvenirs de Batna qui reviennent en force et voici une critique complète et excellente de ce livre
Et voici un entretien avec l'auteur
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