mercredi 14 janvier 2009

Paul Fort et Georges Brassens

Quittons un peu les crimes de guerre d'Israél, les atteintes aux libertés en France et revenons à la poésie,même si elle ne peut pas grand chose dans ce monde de bruts. J'ai retrouvé dans mes papiers un poème de Paul Fort que j'aime beaucoup: "La complainte du petit cheval" que Brassens a chanté et un poème de Georges Brassens en hommage à Paul Fort lors de son décès.
Je transcris ces deux textes à la suite l'un de l'autre et j'ajoute un lien vers un site consacré a Paul Fort.

Complainte du petit cheval blanc

Le petit cheval dans le mauvais temps, qu’il avait donc du
Courage !
C’était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant.
Il n’y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage.
Il n’y avait jamais de printemps, ni derrière ni devant.

Mais toujours il était content, menant les gars du village,
A travers la pluie noire des champs, tous derrière et lui devant.
Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage.
C’est alors qu’il était content, eux derrière et lui devant.
Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu’il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant.
Il est mort sans voir le printemps, qu’il avait donc du courage !
Il est mort sans voir le printemps ni derrière ni devant.


L’enterrement de Paul Fort

Tous les oiseaux étaient dehors
Et toutes les plantes aussi.
Le petit cheval n’est pas mort
Dans le mauvais temps, Dieu merci.
Le bon soleil criait si fort :
Il fait beau qu’on était ravis.
Moi, l’enterrement de Paul Fort,
Fut le plus beau jour de ma vie.

On comptait bien quelques pécores
Quelques dindes à Montlhéry,
Quelques méchants, que sais-je encore :
Des moches, des mauvais esprits,
Mais qu’importe ? Après tout ; les morts
Sont à tous le monde. Tant pis,
Moi, l’enterrement de Paul Fort,
Fut le plus beau jour de ma vie.

Le curé allait un peu fort
De Requiem à mon avis.Longuement penché sur le corps,
Il tirait l’âme à son profit,
Comme s’il fallait un passeport
Aux poètes pour le paradis.
S’il fallait à Dieu du renfort
Pour reconnaitre ses amis.

Tous derrière en gardes du corps
Et lui devant, on a suivi.
Le petit cheval n’est pas mort
Comme un chien je le certifie.
Tous les oiseaux étaient dehors
Et toutes les plantes aussi.
Moi, l’enterrement de Paul Fort,
Fut le plus beau jour de ma vie.

http://montlhery.com/paulfort.htm


                                                         

                                                                       

1 commentaire:

L. Jouannet a dit…

Merci d'avoir publié ce texte d'hommage de Brassens à Paul Fort, c'est une initiative utile et qui me sert pour une recherche sur Paul Fort. Présent dans nos mémoires grâce aux chansons de Brassens, ce poète n'est plus très connu de nos jours et le document publié est émouvant