L'or du temps est un ouvrage étonnant qui ne ressemble a aucune forme connu même si il est présenté comme un récit. C'est un cheminement de l'auteur, qui est donc très présent en creux, le long de la Seine et des bourgades qui la longent et qui permet à l'auteur au fil du courant d'évoquer de nombreuses personnalités, de nombreuses histoires grandes, petites ou minuscules. L'auteur parcourt ces bords de Seine en compagnie d'Agram Bagramko, peintre russe surréaliste ayant vécu en France, dont j'avoue j'ignorai même l'existence.
Comme je le disais ce livre évoque de nombreuses personnalités politiques ,littéraires ou artistiques et j'y ai trouvé notamment de belles études sur Gide et Gheon, sur Simenon, sur Arthur Koestler et sur la façon dont il a été traité par l'intelligentsia de son époque inféodée aux idées communistes comme l'ont été en leurs temps André Gide et Albert Camus. Belle évocation aussi de Maurice Genevois.
Beaucoup d'autres personnalités du monde de la médecine, de la politique de l'armée sont également évoquées. Ainsi Lyautey, les rapports de De Gaule et Bernanos.....
Mais, à côté de ses personnalités que l'histoire a retenue, beaucoup d'histoires, certaine étonnantes de personnes inconnues et complètement oubliées. Je pense par exemple a celle de Pierre l'Ermite, cet avocat de Troyes ayant, un jour tout abandonné et qui devint clochard sous les ponts de Paris et que, nous dit l'auteur, certains avocats jeunes et moins jeunes venaient encore consulter ! (82 et s) celle aussi de cet homme Robert Anguet faisant des recours très bien construits devant le Conseil d'Etat et qui donne l’occasion à l'auteur de donner son point de vue sur la haute juridiction administrative qu'il a connue de l'intérieur.. Beaucoup de portraits, certains à la manière de Saint Simon comme celui de l'ancien Président du Credit Lyonnais Haberer, d'autres émouvant de personnalités moins connues, oubliées comme celui, par exemple de Michel Klein voulant mourir aux Invalides (p.646)
On y apprend beaucoup aussi sur la Seine et son évolution ,sur ses crues fréquentes et très fortes a certaines époques anciennes (p.175)
Au total un livre où l'on apprend mille choses sur des gens connus ou tout à fait inconnus et que l'auteur fait revivre. Je dois dire que j'ai du mal à voir l'unité de ce livre mais il intéresse et l'on peut grappiller ,ici et là, une foule de petits faits et ma courte analyse n'épuise pas sa richesse et , par ailleurs son titre est bien trouvé car il s'agit bien de recherche de pépites dans l'immensité du temps, d'orpaillage!
Je rajoute , ici le discours de réception de Michel Zink qui a accueilli François Sureau l'Académie Française.
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